Gisèle Halimi, de son vrai nom Zeiza Gisèle Élise Taïeb, est née le 27 juillet 1927.
C'était une avocate, militante féministe et une femme politique franco-tunisienne.
Née en Tunisie, à la Goulette, elle grandit dans une famille juive et pauvre, dans une famille sexiste. Son père, Édouard Taïeb, a même mis plusieurs semaines à avouer à ses amis qu'il avait une fille. Gisèle Halimi ne trouve aucun réconfort auprès de sa mère de laquelle elle dit qu'elle « ne [l]'aimait pas » et qu'elle était « l'explication de toute [sa] démarche ».
Elle commence sa première grêve de la faim à 10 ans pour appuyer son droit à l'éducation. Elle réussit dans son cursus scolaire là où ses frères ont échoué, mais sa famille ne lui répond que par l'indifférence ce qui accentue son indignation. Au sein de sa famille, elle se révolte contre l'obligation des filles à servir les hommes (notamment ses frères) et entame une deuxième grève de la faim à 13 ans. En 1945, après l'obtention de son baccalauréat l'année précédente, elle obtient l'autorisation de suivre ses études en France. Elle s'installe à Paris où elle étudie le droit.
A partir de 1950, elle défend l'indépendance de l'Algérie et de la Tunisie, son pays. Durant la guerre d'Algérie, elle dénonce les aveux estorqués et les tortures pratiquées par l'armée française en se faisant notamment avocate de 44 détenu-e-s. Ses combats lui valent d'être arrêtée brievement. Elle reussit à faire inculper de hauts responsables comme le général Ailleret, commandant supérieur des forces armées en Algérie, et Pierre Messmer, ministre des Armées.
Sa plus éclatante réussite judiciaire, et aussi la plus connue, reste le procès de Bobiny en 1972. Gisèle Halimi défend alors Marie-Claire Chevalier, jeune femme de 16 ans inculpée suite à un avortement ( elle était tombée enceinte après un viol). Elle fait signer, avec son amie Simone de Beauvoir (philosophe et écrivaine), un manifeste des femmes avortées : il reçoit 343 signatures ce qui est extraordinaire puisqu'à l'époque, l'avortement est interdit et tabou. Suite à une plaidorie "historique" qui a marqué les esprits, Marie-Claire est seulement condamnée à 500 francs d'amende avec sursis. Ce verdict est également historique : à l'époque, depuis les lois de 1920 qui renforçaient l'interdiction de moyens de contraception et d'avortement, les pratiquantes d'IVG (interruption volontaire de grossesse) utilisaient des méthodes non médicales très dangereuses. Dans les années 1970, une femme mourait tous les jours suite à un avortement râté et nombreuses en ressortaient stériles et mutilées à vie. Après la démarche féministe de Gisèle Halimi, Simone Veil portera le projet de loi pour l'avortement jusqu'au bout et, en 1975, il sera rendu légal : après trois jours et deux nuits de combat, la loi sera adoptée le 29 novembre 1974, par 284 voix pour et 189 contre.
En 1985, Gisèle Halimi est nommée ambassadrice de la France auprès de l'UNESCO, fonction qu'elle occupe d'avril 1985 à septembre 1986. Elle est ensuite présidente du Comité des conventions et des recommandations de l'UNESCO jusqu'en 1987. En 1989, elle devint conseillère spéciale de la délégation française à l'Assemblée générale des Nations unies, avant d'être rapporteuse pour la parité entre hommes et femmes dans la vie politique.
Gisèle Halimi meurt le 28 juillet 2020 à Paris à l'âge de 93 ans. Elle laisse derrière elle de grands changements dus aux combats politiques qu'elle a menés tout au long de sa vie.
Selma B. et Louise A.
SOURCES
"Gisèle Halimi" Wikipédia [En ligne], Dernière modification : 6/04/22. Consulté le : mars 2022. Disponible sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Gis%C3%A8le_HalimiL
"Voilà ce que les femmes devaient subir avant le vote en 1975 de la loi Veil sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG)". franceinfo [En ligne], 01/07/2018. Consulté le : 15/04/2022. Disponible sur : https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/histoire/video-voila-ce-que-les-femmes-devaient-subir-avant-le-vote-en-1975-de-la-loi-veil-sur-l-interruption-volontaire-de-grossesse-ivg_2829213.html
"Gisèle Halimi". franceculture [En ligne], Consulté le : 15/04/2022. Disponible sur : https://www.franceculture.fr/personne/gisele-halimi#biography
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