Cette série audiovisuelle à succès attire les polémiques. Serait-elle trop choquante avec ses sujets crus et dérangeants pour certain.e.s ? Elle parle pourtant d’handicap, d’amitié et d’acceptation de soi, autant de sujets importants qu’il ne faut pas avoir honte d’aborder et qui parlent aux adolescent.e.s.
Le titre Sex Education, laisse croire qu'on doit s'attendre à une série déplacée et immature dans laquelle on trouverait des scènes impudiques. Mais c'est tout le contraire. Cette série britannique écrite par Laurie Nunn, réalisée par Ben Taylor et produite et diffusée par Netflix entre 2019 et 2023, raconte l’histoire de plusieurs adolescent.e.s. En quatre saisons, elle traite de leurs relations avec les autres, des problèmes qu’ils peuvent rencontrer dans leur vie, du changement qui se passe dans leurs corps et leur esprits. On découvre les questions qu’ils se posent sur le thème de la sexualité, l’orientation sexuelle, de l’acceptation de soi... Mais, surtout, Sex Education parle toujours d'amitié et d'amour avec beaucoup d'émotion, des larmes et des rires.
On pense notamment à un passage de la quatrième saison (un enterrement) et à une protagoniste, Maeve (fille de la femme décédée) qui provoque chez le téléspectateur beaucoup de compassion, parfois de la pitié. Maeve prononce un discours pour rendre hommage à sa mère. Elle dit à quel point elle l’aimait. Elle insiste sur le fait que sa mère, tout en étant malade (toxicomane), les avait élevés, Maeve et son frère, du mieux qu’elle pouvait malgré des conditions difficiles.
On comprend que Maeve n'a pas eu l'enfance dont elle aurait rêvée. C'est-à-dire une enfance où elle n'aurait pas été parent à mi-temps pour sa mère et son grand-frère, où elle n'aurait pas assité à tous les problèmes de finance et de drogue de sa mère, où elle ne serait pas restée seule le soir à 4 ans, où elle n'aurait pas vécu dans une caravane et subi le froid en hiver, où elle aurait eu un père aussi à ses côtés, une mère non droguée. Elle aurait juste voulu avoir une enfance joyeuse.
Mais malgré tout, elle a aimé sa mère, toute sa vie, elle lui a toujours pardonnée. Quand sa mère lui disait qu’elle allait arrêter de fumer sans tenir promesse, elle lui pardonnait, car elle savait que ce n’était pas sa faute, qu’elle était accro. Et pourtant c’était une bonne mère, qui l’a toujours soutenue dans ses projets d’écriture.
Dans son discours, Maeve déclare :
"Nous n’avons jamais eu faim, ce qui n’était pas une mince affaire. Et même quand elle était défoncée, elle nous faisait ses ridicules pancakes, avec des smileys en chocolat. Ce que j’essaye de dire c’est qu’une mère peut être parfois une mère pas terrible mais que tu peux toujours l’aimer et vouloir qu’elle aille mieux. Quelqu’un peut être un drogué et toujours rester généreux et gentil. Je la déteste vraiment pour tout ce qu’elle m’a fait subir, mais elle me manque aussi avec chaque cellule de mon être."
Loin des préjugés que son titre peut provoquer, Sex Education nous enseigne donc que l'amour d'une mère aide à surmonter les moments passés seul dans le noir ou ses crises d’hystérie toxicomane pour ne garder que le souvenir de son sourire et l’odeur de ses pancakes.
Livna Schoukroun-Klein
Sex Education, 4 saisons
Série britannique de Laurie Nunn avec Gilian Anderson, Asa Buterfield, Ncuti Gatwa, Emma Mackey.
4x8 épisodes de 50 minutes
Diffusion sur Netflix
Une série qui parle d’amour mais qui est réservée aux plus de 16 ans! Certaines scènes de sexe sont carrément explicites. Il serait bon de le préciser.