Tout savoir sur le vaccin
- Actualités du collège
- 12 févr. 2021
- 10 min de lecture
Tant attendu, il est enfin là !

Dans cet article, la plus grosse partie sera consacrée au vaccin. Mais il y aura aussi une mise à jour sur la pandémie, l’impact économique et environnemental, et le point sur les traitements !
Pratiquement depuis le début de la pandémie de COVID-19, presque tout le monde attend avec impatience le vaccin. Il était annoncé pour automne 2021, mais le voici déjà. Voici son fonctionnement, les interrogations à son égard et en prime un sondage avec l’avis des élèves du collège !
Le point sur la situation en chiffres (au 07/02/2021) :
Nouveaux cas confirmés : +25 000 /jour +13%
Entrées en réanimation : 275 /jour -25,3%
Taux de positivité (% population) : 6,7%
Le vaccin
Nombre de personnes ayant reçu une première injection: 1 615 088
Nombre de personnes ayant reçu une seconde injection: 102 297
Doses en stock dans les établissements de santé : 492 954
Pour garantir la sécurité de son utilisation, le développement d’un vaccin est soumis à des exigences réglementaires strictes. Avant d’être mis à la disposition de la population, le vaccin nécessite la mise en place d’essais cliniques. Les résultats doivent être satisfaisants en termes de réponse immunitaire, d’efficacité, de sécurité et de qualité pour que le vaccin soit validé. Les essais cliniques ont lieu dans différents pays comme la France où il est possible de se porter volontaire pour participer à des essais via la plateforme Covireivac.
Le candidat de Pfizer-BioNTech a été le premier à être validé en Europe, suivi de Moderna, sur une technologie similaire (vaccin à ARN messager) mais avec une conservation plus simple. À ce jour, deux vaccins supplémentaires sont en cours d’évaluation par l’EMA (Agence européenne du médicament) après la réalisation d’essais cliniques de phase III : les vaccins des laboratoires AstraZeneca et Janssen.
L’objectif est clair : vacciner en priorité, d’ici l’été, les 15 millions de personnes âgées et souffrant de pathologies chroniques.
Actuellement, la politique de pré-achat du Gouvernement vise à sécuriser l’accès de la France aux vaccins les plus prometteurs, en quantité suffisante et à des conditions tarifaires compétitives. Pour autant, l’achat lui-même restera conditionné aux résultats des essais cliniques et à l’autorisation de mise sur le marché par l’Agence européenne du médicament.
La Commission européenne a engagé 2,7 milliards d’euros de son instrument d’aide d’urgence pour financer les laboratoires les plus avancés dans leurs recherches. Cet investissement permet également de précommander des doses qui seront partagées entre les états membres. La Commission a ainsi conclu 6 contrats de préachat de vaccins contre la COVID, pour un total représentant plus d’1 milliard de doses dont 200 millions pour la France. D’autres arriveront.
Le déploiement de la vaccination se fait progressivement suivant une logique simple : la priorité est donnée aux publics les plus vulnérables au virus et les plus susceptibles de développer des formes graves de la maladie.
La vaccination dans les EHPAD a débuté fin décembre. Depuis le 18 janvier les personnes âgées de plus 75 ans peuvent se faire vacciner ainsi que les personnes présentant une des cinq pathologies conduisant à un très haut risque de forme grave de la maladie et ce quel que soit leur âge.
Le vaccin AstraZeneca est disponible en France depuis le 6 février. Il sera réservé en priorité au personnel de santé, puis au personnes de 50 à 65 ans présentant des comorbidités et à terme à l’ensemble des 50-65 ans.
La vaccination ne s’effectue que sur rendez-vous.
Focus : Ce que pensent les élèves du vaccin !

A la question « Êtes-vous surpris de voir arriver un vaccin si vite » vous êtes 43% à nous avoir répondu et c'est un 50/50.

A la question "Avez-vous des angoisses concernant le vaccin ?" vous êtes 36% à nous avoir répondu. Comme pour les professeurs, près de 60% d'entre vous fait "confiance à la science" et n'a pas d'appréhension concernant le vaccin. Pour les 40% restant, certains ont peur des piqûres en général, d'autres s'inquiètent essentiellement des effets secondaires.
Impact écologique
La baisse des émissions de gaz à effet de serre
Les émissions de CO2, responsables du changement climatique, ont nettement baissé dans les pays les premiers touchés par la COVID-19. Entre début février et mars 2020, les émissions de CO2 ont chuté de près d’un quart en Chine par rapport à 2019. De même, le Nord de l’Italie et les États-Unis ont commencé à enregistrer une baisse de leurs émissions de CO2 et de la pollution atmosphérique. Pourquoi ces baisses spectaculaires ? Elles sont directement liées à la réduction drastique des activités industrielles fortement dépendantes du charbon et du pétrole. De même, le coup de frein donné à la mobilité des personnes, en particulier liée au trafic aérien mondial (un secteur fortement émetteur de gaz à effet de serre), semble entraîner mécaniquement une baisse des émissions de CO2. Pas de quoi se réjouir toutefois, car ces baisses ponctuelles arrivent après une longue période de hausse continue : les cinq dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées.
La baisse des émissions de gaz à effet de serre et de la pollution atmosphérique constatée récemment est en réalité purement conjoncturelle. C’est un trompe-l’œil : elle ne s’est produite que parce qu’une grande partie des activités humaines sont à l’arrêt forcé, dans des conditions dramatiques et avec des conséquences sociales et économiques très lourdes. La Covid-19 représente un danger pour l’humanité et la planète. Les mesures temporaires prises pour faire face à cette pandémie ne sont pas construites comme une réponse durable au défi du changement climatique.
Depuis des décennies, la tendance globale est à la hausse des émissions de gaz à effet de serre, et les politiques mises en place sont très insuffisantes. Pour réduire durablement les émissions de CO2, c’est le fonctionnement économique de nos sociétés, basé sur des activités polluantes et creusant les inégalités, qu’il faut revoir.Oui, on peut encore espérer une transformation, mais elle ne viendra pas de la crise sanitaire en elle-même : il faudra un plan de relance inédit qui prenne pleinement en compte l’urgence climatique, environnementale et sociale.
Le pétrole
Les producteurs
Il faut s’attendre à ce que les compagnies de pétrole changent, car même quand l’économie se sera remise du Covid-19, on ne consommera plus jamais autant de pétrole qu’avant. Si le pétrole était considéré comme "l'or noir"depuis des années, il devient aujourd'hui polluant et encombrant.
Pour faire face et s'adapter, les groupes pétroliers prennent le virage de la transition écologique. Tous s'engagent à verdir leur offre. Le groupe britannique British Petroleum, mais aussi Total, visent la neutralité carbone en 2050. Pour y parvenir, le groupe français veut se diversifier dans l'électricité et les énergies renouvelables. Par exemple, la raffinerie de Grandpuits, en Seine-et-Marne, va fermer pour devenir un site "zéro pétrole" où seront produits des biocarburants et des bioplastiques.
Les consommateurs
Pour les consommateurs, les prix à la pompe ont déjà baissé cette année. Le sans plomb a perdu autour de 15 centimes par litre en moyenne, le gazole plus de 20. La tendance devrait se poursuivre, entre la reprise chaotique et les stocks pétroliers encore très importants au niveau mondial. C'est donc une bonne nouvelle pour les automobilistes, puisque les tarifs devraient rester modérés ces prochains mois.
Les traitements
Dexaméthasone (et corticoïdes)
C'est le seul traitement qui a permis de réduire la mortalité due à l'infection de Covid-19et de faire face à la pandémie, même si cela n'est vrai que pour une catégorie de personnes malades (les cas sévères qui nécessitent l'administration d'oxygène).
Pour ces malades-là, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l'Agence Européenne du Médicament (EMA) recommandent depuis septembre un traitement à base de dexaméthasone. Elles se basent sur les conclusions d'une vaste étude britannique, Recovery.
En revanche, la dexaméthasone ne doit pas être donnée au début de la maladie avec l'apparition de symptômes légers (respiratoires par exemple, avec la toux, le nez pris...), car elle abaisse les défenses immunitaires. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle est efficace chez les gens atteints de symptômes sévères: elle réduit l'emballement du système immunitaire responsable de l'inflammation caractéristique des formes graves.
Au-delà de la seule dexaméthasone, des travaux parus le 2 septembre dans la revue médicale américaine Jama ont montré que les autres soins de la même famille, les corticoïdes, permettaient de réduire de 21%les décès au bout de 28 jours chez les personnes atteintes d'une infection sévère de Covid-19.
Cela a conduit l'OMS à recommander, pour lutter contre les décès liés à l'épidémie,"l'usage systématique des corticoïdes chez les Hommes (hommes et femmes) atteints d'une forme sévère ou critique".
Remdésivir
Cet antiviral initialement développé contre la fièvre hémorragique Ebola réduit légèrement la durée de rétablissement des malades du SARS-CoV-2hospitalisés (de 15 à 11 jours en moyenne) avec des symptômes graves, selon une information parue fin mai dans la revue américaine New England Journal of Medicine.
En revanche, le Remdésivir n'a pas prouvé de bénéfices en termes de réduction de la mortalité.
Vendu par le laboratoire Gilead sous le nom commercial de Veklury, il est devenu le 3 juillet le premier médicament contre l'infection de SARS-CoV-2 à recevoir une autorisation de mise sur le marché européen conditionnelle.
Pour autant, il suscite plus d'enthousiasme en Amérique du Nord qu’en Europe.
En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) a informé que son intérêt (ou "service médical rendu") était "faible". Par ailleurs, une information de l'EMA a indiqué le 2 octobre qu'elle allait étudier des signalements selon lesquels des risques tels que des "problèmes rénaux aigus" pourraient être liés à la prise de remdésivir.
Anticoagulants
Comme les corticoïdes, ces soins sont utilisés chez les patients les plus gravement atteints à l'hôpital. Le but est d'éviter la formation de caillots de sang, l'une des complications graves du Covid-19.
Hydroxychloroquine
C'est le médicament qui a fait couler le plus d'encre depuis le début de la pandémie, car il est devenu l'enjeu d'un débat politique. L'un de ses principaux défenseurs a en effet été le président américain Donald Trump (qui n’est "malheureusement" plus président depuis le 20 janvier, mais bon, ça c’est autre chose, on en parle dans notre article L'élection de Joe Biden).
Chez les médecins, c'est le controversé professeur français Didier Raoult qui défend bec et ongles ce médicament, utilisé selon les pays comme traitement du paludismeou de maladies auto-immunes.
Mais les études ont tranché: l' hydroxychloroquine n'est pas efficace contre les symptômes du SARS-CoV-2. Ce constat a surtout été nourri par l'étude Recovery, qui a montré début juin que cette molécule ne réduisait pas le nombre de décès(les résultats détaillés ont été publiés le 8 octobre dans le New England Journal of Medicine). L'hydroxychloroquine n'a d'ailleurs pas fait partie des traitements administrés à Donald Trump quand il a contracté l'infection.
Lopinavir-Ritonavir
Utilisée contre le virus du sida (VIH), l'association de ces deux médicaments n'est pas efficace chez les personnes hospitalisées pour l'infection à la Covid-19. Là encore, c'est l'essai Recovery qui a permis d'aboutir à cette conclusion dès le 29 juin (avant la publication des résultats détaillés dans The Lancet le 6 octobre). Commercialisée sous le nom de Kaletra, l'association Lopinavir-Ritonavirne permet de réduire ni les décès ni les risques d'être placé sous ventilation artificielle, selon les résultats de Recovery. Ce traitement ne raccourcit pas non plus la durée d'hospitalisation.
Anticorps de synthèse
Ces anticorps dits "monoclonaux" sont fabriqués en laboratoire. Injectés en intraveineuse, ils sont censés épauler le système immunitaire pour neutraliser le SARS-CoV-2.
Donald Trump a lui-même reçu un traitement expérimental de ce type, fabriqué par la société de biotechnologie américaine Regeneron. Après des recherches préliminaires encourageantes, ce traitement va maintenant être testé à grande échelle dans le cadre de l'essai Recovery.
Un autre groupe pharmaceutique américain, Eli Lilly, développe un traitement similaire. Il a annoncé la suspension de l'essai, pour des raisons de sécurité non détaillées.
Ces nouveaux traitements "sont prometteurs (...) mais dans l'ensemble, leur efficacité ou leur sûreté n'ont pas encore été prouvées", a récemment souligné Anthony Fauci, l'un des principaux experts du gouvernement américain.
Plasma
Il s'agit pour les médecins de transfuser(transférer) à des malades du plasma(la partie liquide du sang) prélevé sur des personnes auparavant contaminées mais désormais rétablies, afin qu'ils bénéficient de leurs anticorps. Selon certaines recherches, ce soin s'est révélé efficace pour traiter le virus Ebola. Mais tous les experts s'accordent à dire qu'il faudrait davantage d'essais cliniques pour comparer le plasma aux soins standard. Cette comparaison est en cours dans le cadre de l'essai Recovery.
Les autres pistes contre le virus SARS-CoV-2
Parmi les autres traitements testés, Recovery est en train d'évaluer l'efficacité du Tocilizumab, dont on espère qu'il pourrait lutter contre le phénomène inflammatoire responsable des cas les plus graves.
Enfin, d'autres recherches sont explorées par les médecins via des programmes de "repositionnement": il s'agit de passer en revue des molécules déjà existantes pour voir si elles pourraient être efficaces contre l'infection de SARS-CoV-2.
En France, l'Institut Pasteur de Lillea reçu un don de cinq millions d'euros du géant du luxe LVMH pour tester une molécule dont il n'a pas dévoilé le nom. Elle a été repérée dans le cadre d'un programme de repositionnement.
Lexique :

Anticorps : Les anticorps ou immunoglobulines sont des protéines de la famille des immunoglobulines produites par des cellules sanguines de
l'immmunité, lymphocytes B et plasmocytes,
pour agir contre des particules reconnues comme étrangères à l’organisme appelées antigènes. Elles reconnaissent un antigène(molécule présente à la surface de toutes les cellules) particulier, se fixent dessus, et les cellules du système immunitaire sont attirées par ces anticorps et “mange” l’ensemble formé.
Hémorragie : Une hémorragie (du latin haemorrhagia) est un saignement, un écoulement du sang en dehors du circuit nature de l’organisme constitué par le cœur et les vaisseaux sanguins.
Maladies auto-immunes : Une maladie auto-immune est consécutive à une anomalie du système immunitaire conduisant ce dernier à s'attaquer aux composants normaux de l'organisme (du corps).
Recovery : Recovery est un essai clinique randomisé et contrôlé conduit par l'Université d'Oxford, qui a pour but de tester des traitements contre le coronavirusSARS-CoV-2, responsable de la maladie à coronavirus 2019. L'essai conclut entre autres à l'efficacité de la dexaméthasone et à l'inefficacité de l'hydroxychloroquine.
Vaccin à ARN messager : Notre génome contient le plan de fabrication de chacune des protéines dont nos cellules peuvent avoir besoin pour exister, fonctionner... et nous faire vivre ! Ces plans – nos gènes – sont donc gardés bien à l’abri, à l’intérieur du noyau cellulaire. Mais les usines qui synthétisent les protéines – les ribosomes – sont quant à elles situées à l’extérieur de ce noyau. Dès lors, la fabrication des protéines n’est pas réalisée à partir des plans originaux, mais en s’appuyant sur leur « duplicata » : les ARN messagers (pour acide ribonucléique messager).
Ainsi, sans entrer dans les détails, lorsqu’une cellule a besoin d’une protéine, le plan de fabrication de cette dernière est "photocopié" – les scientifiques disent que son "gène" est "transcrit". La copie ainsi générée – un ARN messager – est ensuite exportée hors du noyau et rejoint les ribosomes où elle permet la synthèse de la protéine demandée. Très instable et fragile, cette copie est ensuite rapidement détruite.
Des chercheurs ont eu l’idée de détourner ce système pour mettre au point des vaccins. Classiquement, la vaccination repose sur l’administration d’un agent infectieux atténué ou inactivé ou bien sur celle de certaines de ses protéines. L’objectif est de déclencher une réponse immunitaire dirigée contre le pathogène, associée à la production de cellules mémoires qui nous protégeront en cas d’infection ultérieure. Avec les vaccins à ARN messager, l’idée est de laisser nos cellules fabriquer elles-mêmes le composant contre lequel notre organisme va apprendre à se défendre.
Concrètement, il s’agit donc d’administrer un ARN messager qui correspond au plan de fabrication d’une protéine du microbe ciblé, qui ne risque pas de nous rendre malade mais contre laquelle l’organisme va s’entraîner à lutter. Adressée directement aux ribosomes, sans passer par le noyau des cellules, cette molécule ne peut en aucun cas interagir avec notre génome ni conduire à son altération . L’avantage de cette approche, c’est que les ARN sont bien plus simples et plus rapides à produire que les composants des vaccins classiques. Son défaut : la fragilité de ces petites molécules d’acide ribonucléique impose de conserver les préparations vaccinales à une température extrêmement basse. Quant à l’efficacité et à la sécurité de ce nouveau type de vaccin, bien qu’on ait encore peu de données et de recul, les informations disponibles à ce jour sont rassurantes, voire enthousiasmantes !
Virus Ebola : Le virus Ebola est l'agent infectieux qui provoque, chez l'humain et les autres primates, des fièvres souvent hémorragiques- la maladie à virus Ebola- à l'origine d'épidémies historiques notables par leur ampleur et leur sévérité.
Sources : Yahoo! actualités, Wikipédia, Doctissimo, Ooreka Santé, Inserm, Gouvernement.fr.
Melvil R.
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